Maintenant que je suis loin de toi
J’imagine qu’un Galet bleu
Une part de toi qui vole vers moi
elle vole si facilement, légère dans l’air
Comme une clé
Elle entre dans mon esprit pour ouvrir les portes de mes souvenirs
Une particule de poussière
Un grain de sable
Une coulée de lave lave bleue pénètre dans mon doux rêve
pour me montrer le chemin, comment atteindre l’endroit le plus difficile
Comment atteindre l’endroit le plus beau
Ma mère Rivière, Mon père Galet, vous savez que
J’ai besoin d’un endroit pour être un artiste
J’ai besoin d’un endroit pour être un poète
J’ai besoin d’un endroit pour créer
Pas un grand espace, pas un célèbre lieu mais le même place qu’une particule de poussière
Le même endroit qu’un grain de sable
Juste un petit endroit pour faire des rêves aussi larges que la montagne bleue.
Mon expérience avec la Rivière des Galets m’a d’abord amenée à remettre en question le concept d’environnement,
et plus tard l’approfondissement de ma compréhension sur les interconnexions de la Rivière
avec les mondes vivants, non vivants et de l’invisible.
Regards sur des paysages fluviaux et côtiers
To make the Maas River Fly
Rivage
Territoires Précaires:
Madagascar, la Réunion
Cette instabilité du sol et cette fragilité m’amènent à redéfinir et à représenter les différentes manifestations de la précarité. La question de l’effondrement, ou plutôt de l’effritement, de la perte de matière, parle d’érosion et d’entropie. N’oublions pas que Madagascar est surnommée l’île rouge, et que vue du ciel, de l’espace, elle semble saigner. J’y vois aussi une analogie avec la blessure, ici elle semble incicatrisable.
Territoires Précaires, Madagascar, un projet de recherche soutenu dans sa première phase par le Ministère de la Culture et de la communication, la Direction des affaires culturelles de La Réunion. La Série de photographie a été présentée lors de l’exposition L’Anthropocène et Après? by Nathalie Gonthier et Paul Ardenne à la Cité des Arts de la Réunion.
Observer le paysage n’est pas un acte anodin ou passif, comme le rappelle Evelyne Toussaint avec les travaux d’Yto Barrada (sur la domestication des espaces à Tanger), où le paysage est nécessairement le lieu du politique, portant la marque du pouvoir quotidien, de l’hégémonie et de la résistance. Cette phrase résonne avec mon statut d’observateur à Mahajunga, qui interroge la relation entre représentation et réalité. Le paysage est un lieu morpho-pédologique, sensible à l’histoire, à la politique et au vivant.